A LA UNE :

Le salon des livres de poche

Le Salon 2017

  • C'est une bien belle édition de Lire en Poche qui vient de se dérouler sous le soleil de Gradignan.
    Vous fûtes nombreux à fréquenter les allées du salon, à écouter les auteurs en rencontre, à profiter des spectacles et ateliers tout au long de ce week-end.
    Merci à vous, les 25.000 visiteurs enthousiastes. Merci aux auteurs et à tous les intervenants qui nous ont fait le plaisir de leur présence. Merci aux libraires et autres exposants, aux éditeurs qui nous ont renouvelé leur confiance, aux équipes techniques, d'accueil, de restauration, d'information, aux chauffeurs... ayant permis cet accueil à nos invités. Merci aux étudiants, aux bénévoles. Merci à nos partenaires et au Fonds de dotation qui les a réunis. Et à l'année prochaine !

  • Lire en Poche, c'est une partie "salon littéraire", bien sûr, avec une centaine d'auteurs en dédicace, mais également de nombreuses propositions festivalières : rencontres d'auteurs, spectacles, lectures, expositions, animations autour de collections, jeux, musique...

    Le tout articulé autour de la thématique "Pouvoirs de l'imagination".

    Cliquez ici pour accéder à l'ensemble de la programmation.

  • Littérature générale, polar, jeunesse, manga, littératures de l'imaginaire, auteurs étrangers...


    Ils sont en tout une centaine, représentant l'édition de poche en France aujourd'hui, à être invités sur cette 13e édition de Lire en Poche.

  • Harlan Coben, parrain de cette 13e édition, est notamment l’auteur de Ne le dis à personne… (2002, prix des Lectrices de Elle), adapté au cinéma par G. Canet. Il a publié plus d’une vingtaine d’ouvrages dont récemment Six ans déjà (2014), Tu me manques (2015), Intimidation (2016) et Double Piège (2017), parus chez Belfond et en poche chez Pocket. Il est traduit dans plus de 40 langues.

    Dès le jeudi soir, en avant-première, le film Ne le dis à personne sera diffusé à l'Auditorium de la Médiathèque. Sur le salon, en tant que parrain, vous pourrez le voir en Grand entretien, ou accompagnant Lee Child sur la "Carte blanche à Harlan Coben". Il sera également présent à un Petit-déjeuner littéraire, et bien sûr aussi en dédicace (sur le stand de la librairie l'Espace Livre).

    ©Hacquard & Loison

  • DISCOURS - Soirée d’ouverture 2017

     

    Bonsoir,

    Et merci, à toutes et à tous, d'être réunis ici, ce soir, au théâtre des 4 saisons.

    Chaque année, j'essaie par ce petit discours d'ouverture de ne pas trop me répéter, ni surtout de répéter celui de Mr le Maire (ce qui est moins évident). Je ne vais donc pas revenir, bien que, soyez-en sûrs, cela m'importe au plus haut point, sur les remerciements que vous venez d'entendre, des remerciements véritablement nécessaires, auprès de l'ensemble des auteurs, illustrateurs et intervenants invités, auprès des différents partenaires institutionnels et privés (par l'intermédiaire du Fonds de dotation), des éditeurs et des libraires qui soutiennent le salon, auprès aussi des personnels officiant sur la manifestation et qui se donnent à fond pendant ces trois jours, et enfin auprès de l'équipe de Lire en Poche en tant que telle.

    Et au lieu, comme l'an dernier, de terminer par la thématique du salon, j'ai pensé en faire le cœur de mon sujet de manière un peu plus personnelle. Je pourrais vous dire que ce « Pouvoir de l'imagination » a été choisi à un moment où nous pouvions tous nous interroger sur la capacité de nos politiques à en user, de ce fameux pouvoir, alors qu'une année d'élections présidentielles se profilait... L'avenir nous dira si notre nouveau président fera preuve d'imagination, et si tant est que cela soit le cas, si cette imagination sera positive pour finir... Je pourrais aussi vous dire que ce thème permettait d'ouvrir un peu plus la porte du salon aux littératures de l'imaginaire, genre représenté jusque-là, mais sans doute pas d'une manière aussi marquée que cette année. Et c'est tout l'intérêt d'un salon comme Lire en Poche de pouvoir ainsi donner un petit coup de projecteur sur tel ou tel secteur de l'édition ou genre littéraire. Et je suis très heureux d'accueillir des auteurs tels que Peter F. Hamiton, ou encore Michel Robert, tout comme Fabrice Colin ou en jeunesse Paul Beorn par exemple. Je pourrais aussi souligner que ce thème permet de pointer ceux et celles qui, dans la littérature dite « générale », utilisent les ressorts de l'imaginaire, comme le roman post-apocalyptique chez Emily St John Mandel, ou l'anticipation politique chez Jérôme Leroy, ou encore l'usage du fantastique que l'on retrouve chez des auteurs aussi différents que José Carlos Somoza ou Carole Martinez, par exemple. Bref, je pourrais développer encore, mais... non.

    Et c'est là qu'un éditeur me dirait sans doute qu'il me faut introduire une transition dans mon texte, sans quoi il va manquer de cohérence... Mais voilà, je ne suis pas écrivain, je fais un discours (quand bien même je suis contraint de l'écrire, n'ayant pas, comparativement à d'autres, suivez mon regard vers Mr le Maire, une qualité innée d'orateur). Alors tant pis pour la remarque du fantôme de l'éditeur ou de l'éditrice qui a gentiment posé sa main sur mon épaule, et j'assume tout à fait de passer à la suite sans avoir préparé une véritable transition logique... quoique...

    Et donc, lorsque j'étais plus jeune... si, si, j'ai été jeune moi aussi... je vous assure, n'en déplaise à certains qui m'estiment « has been » de toute éternité, mais bref, lorsque j'étais plus jeune, j'ai comme beaucoup pratiqué des petits jobs pour payer mes études, et donc j'étais pion, un terme qui parle encore à certains ici, même si aujourd'hui on appelle ça plus pompeusement « assistant d'éducation »..., pion dans des écoles maternelles et élémentaires. Et la surveillance des cours de récréation a cela de vivifiant qu'on y assiste sans cesse aux jeux de l'enfance. Et je parle de ça car voilà bien un petit univers où l'imagination n'a aucune limite. On y croise des garçons et des filles qui s'embarquent, quelques minutes durant, quelques formidables minutes qui à leurs yeux durent des siècles, avec cette aisance de l'enfant qui perd toute notion du temps, dans des histoires toutes plus incroyables les unes que les autres. Perchés sur des bancs, ils sautent ainsi de nuage en nuage imaginaires, ou du pont d'un navire à une île, ils essaient de s'attraper ou de se pousser pour qu'un ou une de leur camarade se retrouve les pieds au sol, mais ce sol n'est plus le bitume solide d'une cours d'école bien sûr, il est devenu un champ de laves incandescentes, ou bien un marais peuplé de crocodiles... Et celui ou celle qui y tombe, perd la partie bien sûr, mais en posant les pieds à terre se met à crier comme si il ou elle marchait véritablement sur des charbons ardents ou se faisait mordre le mollet par une bête quelconque... Et pendant quelques secondes, ils y croient, ils sont vraiment dans cet autre univers, ils sont bien tombés d'un nuage... Puis ils se relèvent et enchaînent avec une autre partie imaginaire. Et nous voilà, adultes plus ou moins jeunes à les regarder, les écouter, partagés entre le soudain affreux job de surveillance pour éviter qu'ils ne se blessent en jouant, et la part de nostalgie que cela éveille en nous. Non pas celle de jouer ainsi (quoique, pourquoi pas) mais plutôt de s'apercevoir que nous avons mis de côté avec le temps une partie de ce formidable pouvoir de l'imagination, pour nous conformer au réel, enfouissant sans doute quelque part, bien planqué, un bout d'innocence en même temps que la puissance de liberté de croire ainsi en une forme de rêve éveillé. Petite anecdote qui me permet en passant de saluer tous les auteurs et illustrateurs de la littérature jeunesse qui savent réactiver en eux ces qualités d'évocation pour livrer aux enfants, et à leurs parents, des histoires qui viendront nourrir leur propre création.

    Mais quand la perdons-nous cette capacité de relâchement, d'abandon au pouvoir de l'invention ? Peut-être quand, à un moment donné du parcours de chacun, le caractère immuable des choses et des êtres commence à s'effriter progressivement. Je prends un autre exemple personnel pour l'illustrer. Lorsque ma mère est morte, mon fils de huit ans n'a quasiment pas pleuré. Il n'a montré que très peu d'émotions en apprenant la nouvelle. Il ne prenait simplement pas conscience de la disparition de sa grand-mère ; elle était partie en voyage en somme, dans un autre monde, un lieu imaginaire, impossible à se représenter sans doute mais qui, à ses yeux d'enfant, était bien quelque part, et pour lui c'était un lieu calme, serein, positif dans tous les cas. Les mois ont passé sans vraiment qu'il en parle, et puis un soir il s'est effondré en larmes, roulé en boule sur son lit, me disant, entre deux sanglots, qu'il venait de penser à elle. Pourquoi à ce moment-là, quel a été le déclencheur ?, je n'en sais rien, mais tout d'un coup le voile de l'imaginaire s'était déchiré, pour faire place au réel de la perte, à la prise de conscience soudaine, violente en un sens, de ce qu'était la finitude. Voilà le pouvoir de l'imaginaire à l'oeuvre, qui n'est pas seulement une création virtuelle, mais peut être aussi une défense. Cette qualité de nos cerveaux et de nos sens conjugués à nous faire évader d'une réalité qu'on n'a pas toujours envie, ou que l'on n'est pas capable, d'affronter sur l'instant. Une capacité extraordinaire de l'homme à se projeter au-delà de lui-même, à faire évoluer les autres, le monde environnant, dans une dimension différente, et ce quand bien même nous prenons le risque de la désillusion ; le besoin, parfois le plaisir bien sûr, d'être ailleurs restant plus fort que la chute qui peut s'en suivre.

    On pourrait adapter ce comportement imaginaire à bien d'autres situations évidemment, la capacité d'un prisonnier à s'évader de sa cellule en pensées pour ne citer qu'un exemple, ou d'un malade cloué sur un lit d'hôpital, celle de tant de personnages de romans qui réinventent leur vie en de multiples variations, celle de paysages magnifiés par le pouvoir de la fiction, celle d'écrivains qui bourlinguent à travers le monde en quête d'expériences qui viendront nourrir leurs inventions, celle d'auteurs qui réactivent la magie, qui utilisent la projection futuriste, l'uchronie, en diverses circonvolutions. Merci à eux tous, quel que soit leur genre littéraire, de nous fournir alors, à nous lecteurs, jeunes et moins jeunes, par leur art de la narration et du dialogue, un autre lieu de séjour, un tamis, un terreau où inscrire nos pas durant une lecture, dans un ailleurs qui n'est plus, comme au temps de l'enfance, une simple évasion ou une défense, mais une immersion dans un jeu de miroirs fascinant où l'on rit, on pleure, on sourit, on s'effare, on s'effraie, on s'énerve parfois même, en lieu et place de personnages dont on a endossé la peau, et que l'on rêve ou que l'on craint, de rencontrer, de croiser, d'apprécier ou de détester.

    Enfin, que dire de toutes celles et tous ceux qui sont, si je peux m'exprimer ainsi, de « simples mortels » n'ayant pas la fibre artistique et la qualité de plumes des créateurs réunis ce week-end ? Bien sûr, il y a bien des moyens de se pousser soi-même vers l'imaginaire, comme l'on se donnerait une grande tape dans le dos, en brisant des limites que les règles sociales, le réalisme matériel et le concret des jours nous imposent. Certains utilisent quelques drogues ou ont recours à l'ivresse en quête d'illusions, et puis il y a ce qu'on nomme les désordres psychiques, ceux d'une folie, petite ou grande, qui peuvent nous faire basculer dans un univers de rêves ou de cauchemars, où l'imagination aliène plus qu'elle ne libère.

    Mais toutes et tous, nous fonctionnons cependant de la même manière, je crois, et ce, que nous ayons conservé ou pas quelques oripeaux de l'enfance, que nous naviguions dans l'univers artistique ou n'ayons aucun talent particulier pour la création. Hommes et femmes, un point nous réunit, l'allant qui nous dirige parfois dans l'inconnu, le geste d'amour ou de désir que l'on se surprend à voir naître et qui nous fait construire mille situations possibles, échafauder des rencontres probables ou improbables, envisager quelque histoire, qu'elle se réalise ou non pour finir. Et puis, enfin, quand nous nous apprêtons le soir à fermer les yeux, et avant que le sommeil, parfois lourd, et l'inconscient ne s'emparent totalement de nos rêves, une petite circulation se produit dans notre boite crânienne, et là fusent encore quelques projections imaginaires, là se recrée un monde intérieur, profondément intime, qui ne se partagera sans doute jamais autrement qu'avec soi-même, laissant vagabonder notre esprit vers d'autres territoires...

    Vous l'aurez compris, si selon Rabelais, qui au passage reprenait d'ailleurs Aristote, c'est le rire, qui est le propre de l'homme, il me semble que le pouvoir de l'imagination n'en est pas loin non plus !

     

    Merci.

     

     

     

  • Vous avez rendez-vous avec l'ensemble des auteurs invités à cette 13e édition, pour des séances de dédicaces.

    Ce planning vous sera communiqué quelques jours avant le salon, sur une page accessible en cliquant ici. Il est susceptible d'être modifié, parfois à la dernière minute, c'est pourquoi il est actualisé en ligne et sur des affiches disponibles sur le lieu de la manifestation.

     Photo : Caryl Férey ©L. Lizet