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Rencontre avec Eva Illouz - Station Ausone (Animation à l'année)

le de 18h à 20h

Rencontre avec Eva Illouz, autour notamment de son ouvrage Happycratie (Ed Premier parallèle, 2018, co-écrit avec Edgar Cabanas), qui analyse la psychologie positive et ses origines. Apparue à la fin des années 1990, cette pensée suggère qu'il est possible de se débarrasser de tout sentiment négatif afin de mieux tirer parti de soi-même. Les auteurs lui reprochent de présenter l'individu comme seul responsable de ses succès et de ses échecs sans prendre en compte les maux de la société. Ainsi cette industrie du bonheur, plutôt que de nous libérer, nous enferme en prenant le contrôle de nos vies.

A Station Ausone, à 18h, en partenariat avec la librairie Mollat.

Une rencontre placée sous le signe des thèmes des éditions 2018 et 2019 de Lire en Poche (« Emotions fortes » et « Cultiver la liberté »)

Station Ausone (8 Rue de la Vieille Tour, 33000 Bordeaux).



Eva Illouz
Directrice d'études à l'EHESS (Paris), elle enseigne aussi la sociologie à l'Université hébraïque de Jérusalem. Ses travaux portent en particulier sur la marchandisation des émotions et ce qu'elle appelle le « capitalisme affectif ». Elle a notamment écrit
Les Sentiments du capitalisme (Seuil, 2006) et Pourquoi l'amour fait mal (Seuil, 2012, Points, 2014). Ses livres sont traduits dans de nombreuses langues. Vient de paraître, sous sa direction, un volume collectif consacré aux Marchandises émotionnelles (Premier parallèle, 2019).

 

Présentation : Happycratie

Le bonheur se construirait, s'enseignerait et s'apprendrait : telle est l'idée à laquelle la psychologie positive prétend conférer une légitimité scientifique. Il suffirait d'écouter les experts et d'appliquer leurs techniques pour devenir heureux. L'industrie du bonheur, qui brasse des milliards d'euros, affirme ainsi pouvoir façonner les individus en créatures capables de faire obstruction aux sentiments négatifs, de tirer le meilleur parti d'elles-mêmes en maîtrisant leurs désirs improductifs et leurs pensées défaitistes.

Mais n'aurions-nous pas affaire ici à une autre ruse destinée à nous convaincre que la richesse et la pauvreté, le succès et l'échec, la santé et la maladie sont de notre seule responsabilité ? Et si ladite science du bonheur élargissait le champ de la consommation à notre intériorité, faisant des émotions des marchandises comme les autres ?

Edgar Cabanas et Eva Illouz reconstituent ici avec brio les origines de cette nouvelle « science » et explorent les implications d'un des phénomènes les plus captivants et inquiétants de ce début de siècle.