Fiction jubilatoire entre ironie et dérision

L'inattendu, le clin d'oeil, mais aussi l'humour et la dérision n'ont pas seulement pour fonction le pur divertissement. En littérature, l'usage de l'ironie, des décalages de situations, des mises en scène de comédie, peut aussi servir la fiction, en être un formidable moteur, et ouvrir une caisse de résonance à des réflexions très sérieuses. C'est ainsi que Julien Blanc-Gras livre une satire enjouée du libéralisme économique dans Comment devenir un dieu vivant, ou parcourt la planète en quête d'un autre monde possible dans Gringoland. Et c'est ainsi que Sébastien Gendron livre une vision cruelle de nos sociétés, à travers deux romans où son personnage de Dick Lapelouse, ancien tueur à gages, se met à proposer ses services à tout un chacun, pour se débarrasser des huissiers, voisins, délateurs, maris violents, et pour 259 euros tout compris !