Polar et politique : quelles fictions ?

Le roman noir a cela de particulier qu'il permet, bien souvent, de dérouler des intrigues et des histoires faisant la part belle à des arrière-plans sociétaux ou politiques, et laissant au lecteur le soin de juger. Les trois romanciers réunis ici en sont un bel exemple. Marc Fernandez qui revient sur la dictature franquiste et ses épigones dans l'Espagne contemporaine (Mala vida) ou nous confronte à l'Histoire déchirante de l'Amérique latine (Guerilla social club). Caryl Férey qui après son roman argentin, Mapuche, livre avec Condor une nouvelle variation au Chili, de la dictature répressive des années 1970 au retour d'une démocratie plombée par l'héritage politique et économique de Pinochet. Et enfin Pascal Dessaint, qui après nous avoir fait côtoyer les laissés-pour-compte de l'industrie dans le Nord de la France (Le chemin s'arrêtera là), publie un nouveau roman, Un homme doit mourir, où se mêlent riche propriétaire d'une maison luxueuse construite grâce à des passe-droit, promoteurs d'une unité de stockage de produits dangereux, et opposants écologistes.