Humour noir pour polars endiablés

Avec Les Mafieuses, Pascale Dietrich, dans un roman subtilement féministe et délicieusement féroce, a bousculé les codes pour teinter de rose le roman noir, au sein d'une famille haute en couleurs. Elle récidive dans Le Homard, où une tueuse hésite à ébouillanter un crustacé gagné à la tombola, ou encore dans Faut pas rêver, où un amant qui parle en dormant (en espagnol et violemment de surcroît) ne semblait pas dévoiler (après enregistrement et traduction des cauchemars) de troubles agissements qui font du dormeur un homme bien différent du prince charmant pour lequel il passe... Benoît Philippon pour sa part a ravi les amateurs de polars décalés avec son roman Mamie Luger, et il revient en pleine forme avec Joueuse, dans lequel Maxine, femme puissante et superbe, tombe sous le charme d'un joueur de poker émérite, Zack, qu'elle embarque dans une sombre histoire de vengeance et de corruption. Deux auteurs qui manient avec brio le sarcasme, l'humour et le rythme soutenu de leurs récits.