Destinées crépusculaires

Gaëlle Josse et Fanny Wallendorf ont en commun de posséder l'art et la manière d'interroger, par leur écriture sensible et lumineuse, nos fragilités autant que nos démons, à travers la force de leurs personnages. Ainsi dans La Nuit des pères, Gaëlle Josse réunit un frère et une sœur qui viennent entourer leur père déclinant, et se faisant met au jour les voix d'une famille meurtrie qui se succèdent pour dire l'ambivalence des sentiments filiaux, les violences invisibles et les déchirures qui poursuivent un homme jusqu'à son crépuscule. Ainsi dans Les Grands Chevaux, Fanny Wallendorf place dos à dos deux hommes hantés par un même rêve et aux approches opposées, pour l'un ce sera un révélateur d'angoisse, pour l'autre l'annonce d'une inspiration, dans un monde qui se délite. L'une et l'autre aussi jouent sur la place de la nature dans le courant de ces destinées crépusculaires.