Portrait de l'auteur en personnage de fiction

Luc Chomarat a plusieurs veines d'écriture. L'une que l'on trouve dans Le Fils du professeur, et qui revient avec délicatesse, esprit et impertinence sur les mystères de l'enfance et les élans de l'adolescence. L'autre que l'on trouve dans des romans plus décalés, qui jouent sur la mise en abyme de l'écrivain en personnage de l'intrigue, mais aussi de l'éditeur, du journaliste, du petit monde de l'édition, dans des romans comme Le polar de l'été ou Le Dernier Thriller norvégien. Avec Le livre de la rentrée, nous retrouvons l'éditeur Delafeuille, personnage déjà utilisé par Chomarat, qui se met en quête d'un roman à succès, estimant que le moment est venu pour un beau portrait de femme, moderne, active, rebelle, laquelle saura susciter l'adhésion du grand public. Mais contre toute logique commerciale, un autre roman l’attire vraiment: celui de Luc, auteur un rien misogyne, qui a décidé de consacrer son texte à Delphine, sa femme... Entremêlant le réel et la fiction, Luc Chomarat en profite pour nous livrer une vision drôle et acide de notre époque.